Franck Michel

Éditions GOPE, 234 pages, 14.5x20.5 cm, 58 illustrations noir et blanc + cahier photos couleur 16 pages, 1975 , ISBN 979-10-91328-30-2

mardi 8 mars 2016

Les nomades de la mer (extrait)

Chroniques d'Indonésie

En Insulinde, les nomades de la mer écument les derniers recoins maritimes de l’archipel Indonésien, mais aussi Malais et Philippin. Ils portent divers noms, mais Orang Laut, ou « gens de la mer » en indonésien et en malais, est l’appellation générique (comme pour le terme de sea gypsies en anglais). La plupart du temps, on les nomme Badjo ou encore Bajau, en fonction surtout des lieux et des territoires maritimes qu’ils fréquentent.
Si leur mode de vie reste en partie nomade, il est résolument en sursis et menacé de disparition, et cela est déjà le cas en maints endroits de l’Archipel, au nombre de quelques centaines ou de quelques milliers (les données chiffrées peuvent varier considérablement en fonction des critères adoptés). Cette population authentiquement nomade s’est réduite drastiquement au fil du temps. Leur survie passe en général par la sédentarisation, de gré comme de force, sous l’impulsion des autorités en place.
Les diverses composantes de gens de la mer naviguent, habitent chichement ou simplement survivent sur le littoral oriental de la grande île de Sumatra, dans les îles voisines et sur les côtes des îles de Bangka et de Belitung. Ils sont également présents aux abords de Bornéo, et surtout autour de Sulawesi – au Nord en particulier – et dans l’archipel des Moluques. Les liens avec les Bajau des Philippines semblent assez évidents tandis que ceux entretenus notamment avec les Moken de Thaïlande restent nimbés de mystère. Les traces historiques manquent cruellement, mais on sait que jadis, les Badjo parcouraient les mers, reliant certainement l’océan Indien au Pacifique Sud.


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